Au Québec, dans les années 60, le pensionnat du Bois Vert est un de ces nombreux centres qui tentent de “faire sortir l’indien de l’enfant” parmi tous leurs jeunes internes arrachés à leurs familles indigènes. Jusqu’à leur 16 ans, ces enfants, parfois tout petits, doivent oublier leur langue natale, leurs coutumes, leurs habits, pour parler français et prier Dieu. Gérés par d’austères religieuses et sous le joug du Père Séguin, ces jeunes indiens subissent des sévices cruels et parfois répugnants. Jonas vient d’avoir 16 ans, il n’a plus que quelques semaines avant de pouvoir rentrer chez lui. Grand et fort, personne n’a osé s’en prendre à lui d’autant qu’il fait profil bas, serrant les dents et s’imaginant loin d’ici, dans la forêt, se remémorant son enfance heureuse avec sa mère. Mais lorsque le pire se produit, Jonas laisse ressortir l’indien qui a toujours vécu tapi en lui, se venge et s’enfuit. Commence alors une longue traque dans la forêt enneigée.
Un récit qui épouvante, d’autant qu’il est inspiré d’histoires vraies, une tranche historique dont le Canada na pas à s’enorgueillir. L’auteur s’est beaucoup documenté pour son roman et cela se sent. Un roman poignant.
