A l’occasion de la sortie du film, le roman sort en Folio Junior et en grand format illustré. Cette dernière version est augmentée du making of du film, d’interviews de l’auteur, de l’éditeur, du réalisateur, des acteurs (Sigourney Weaver et Liam Neeson notamment), des décorateurs, costumiers, révélations sur les effets spéciaux, etc. Mais toutes ces performances ne doivent pas occulter le récit à l’origine de tout. Attention sortez vos mouchoirs. Conor a 13 ans, et sa mère est en stade terminal de cancer. Autant dire que ça ne va pas fort: la soudaine solitude au collège, à la fois bienvenue et oppressante, sa grand-mère qui tente de lui parler de l’ “après”, son père remarié qui revient brusquement des Etats-Unis alors qu’il ne l’a pas vu depuis deux ans . Beaucoup de signes qui ne trompent pas mais Conor aurait presque d’autres chats à fouetter: un if qui se transforme en monstre et qui vient lui rendre visite certaines nuits, toujours à 12h07, pour lui raconter trois histoires. La quatrième, ce sera à Conor de la raconter. Et le monstre sait ce qu’il veut: la vérité.
C’est un monstre dont Conor n’a pas peur, sauf à la fin. A la fin, il est terrifié. Patrick Ness sait comment utiliser les images et les histoires pour faire passer certains messages. LEs émotions sont poignantes de réalisme, surtout quand on sait que la trame originelle provient d’un auteur anglaise décédée prématurément d’un cancer. Patrick Ness touche la corde sensible, exactement au bon endroit, tout en nous fascinant avec cette créature venue d’un autre temps. Les images de Jim Kay sont quant à elles parfaites.