Les petits bouquins

Il est un endroit sur terre où la frontière entre la réalité et la légende est ténue: l’Inlandsis. Sur ces terres glacées, dernier refuge mythologique, se livre un ultime combat entre les dieux et les hommes. Première partie d’une trilogie prometteuse!
Nunavut Canada, 1909. L’expédition Peary est sur le départ, direction le Pôle Nord.  Parmi l’équipage, l’anthropologue Mauss revient en terre Inuit pour recueillir l’histoire de ce peuple, chargée de mystères et de légendes. Accompagné de son traducteur, il va retrouver une vieille femme, dernière dépositaire d’un secret jalousement gardé par les anciens dieux. L’Inlandsis, la grande banquise, a été créée par des dieux qui, exilés sur terre, ont désiré se protéger des Deux-Bras-Deux-Jambes dont ils savaient la force destructrice. Erigeant autour d’eux de grandes murailles de glace, dotant les animaux alentour d’intelligence et de langage pour s’en faire une garde rapprochée, ils pensaient ainsi profiter d’une vie paisible, oubliés de tous. C’était sans compter l’existence de deux enfants. L’un élevé par les ours, l’autre par les loups. Les dieux pressentent qu’ils sont une menace pour eux, et vont tout mettre en oeuvre pour les éliminer. Mauss écoute le récit attentivement, ignorant que la vieille Inuit est, elle aussi, la cible de ces divinités irascibles.
“Mauss dit que les dieux disparaîtront de la surface de la terre le jour où l’homme aura posé son empreinte partout… ce jour est imminent!” Stéphane Betbeder brode son récit sur un cavenas classique: la disparition des mythes et des légendes au profit du monde toujours plus envahissant des humains. Mais il plante un décor original – le Pôle Nord – dans lequel évoluent dieux, animaux et humains empreints d’une véritable personnalité. Les images sans complaisance de Paul Frichet contribuent à donner un sentiment de réalisme à cette bande dessinée percutante et imaginative. Une belle collaboration.