La vie tumultueuse d’un jeune peintre aussi doué que licencieux, racontée et dessinée par un non moins jeune auteur qui signe ici sa première BD. Attention, talent!
Il n’est pas aussi célèbre que son mentor, Gustav Klimt. S’il avait vécu au-delà de 28 ans, peut-être, sûrement même, aurait-il joui d’une réputation internationale. Mais ce peintre autrichien aura connu la vie passionnée, exaltée, tourmentée à laquelle tout artiste qui se respecte aspire. En plein début du XXe siècle, Egon Schiele est un jeune qui rue dans les brancards. Provocateur, grand consommateur de femmes, méprisant les bourgeois qu’il désire faire trembler grâce à ses peintures pornographiques. S’il mérite d’être canalisé, son art est là, entier. Il aura fallu la guerre, entre autres maux, pour assagir cet enfant terrible. Mais c’est bien connu: ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers.
Egon Schiele est la première bande dessinée d’un jeune homme de 23 ans. On est impressionné par tant de maturité, aussi bien du point de vue scénaristique qu’artistique. Toute une vie défile sous nos yeux, les évènements s’enchaînant avec fluidité. Le dessin est abouti. Les couleurs, assez sombres, sont très travaillées. Impossible de lâcher cette BD avant la fin. Une biographie, un one-shot: un très beau livre. Xavier Coste est assurément un futur grand nom de la BD, à suivre de très près.